Eu égard à leur poids dans l’économie, les banques publiques et privées et les établissements financiers doivent se mettre au diapason des immenses défis économiques et sociaux que la Tunisie doit relever. Leur implication plus poussée dans le soutien de l’économie nationale est plus que jamais au cœur de l’actualité économique du pays. Le Président Kaïs Saïd, lors de sa réunion la semaine dernière avec le président du conseil bancaire et financier (CBF), Néji Ghandri, s’est longuement appesanti sur la question du financement de l’économie tunisienne, et plus particulièrement sur le rôle que doit jouer le secteur bancaire dans la stratégie de développement du pays.
Il a exhorté le secteur bancaire national à un engagement plus ferme, à une implication plus vigoureuse dans la dynamique de développement que connaît notre pays. En effet, les banques doivent faire plus. Plus de financements, plus d’accompagnement, plus de soutiens, notamment en faveur des populations les moins intégrées économiquement, les jeunes, les petites entreprises, les auto-entrepreneurs, etc. Soit toutes celles qui, dans l’industrie bancaire, sont rangées dans la catégorie «insolvable». Dans ce contexte, le Président de la République «a incité les banques à accorder des crédits à des conditions avantageuses au profit des citoyens qui prennent l’initiative de créer des entreprises citoyennes». Et, c’est précisément vers ces catégories que la Tunisie oriente massivement ses efforts afin de réduire les inégalités sociales et territoriales béantes, tenter de refaire fonctionner l’ascenseur social, faire de la croissance inclusive, élargir le socle de la classe moyenne et, au final, parvenir à une certaine cohésion sociale, gage de stabilité pour le pays.
Par ailleurs, la contribution des banques à l’effort national dans la réalisation des grands projets, au financement de l’investissement, à l’appui des activités productives, pourvoyeuses d’emplois et génératrices de revenus, est enviable, en les incitant à s’acquitter de la mission prépondérante qui leur échoit en matière de développement.
Il s’agit aussi de soutenir les populations qui éprouvent des difficultés à accéder au crédit. Pour cela, le chef de l’Etat a appelé à la nécessité de supprimer les frais et les commissions «injustifiés» prélevés au titre de certains services bancaires, dénonçant à ce titre les clauses exorbitantes et excessives contenues dans un contrat de crédit. Il faudrait ainsi trouver des solutions pérennes à la question des garanties, véritable pierre d’achoppement de l’accès au financement bancaire.
A l’évidence, le secteur bancaire demeure le financeur idoine qui permet d’amortir, un tant soit peu, le choc économique. Les banques et les établissements financiers sont amenés à résoudre une équation difficile, à savoir maintenir une politique de gestion du risque aussi rigoureuse que possible dans un environnement national et international des plus incertains, tout en continuant à financer les besoins de l’économie.